samedi 5 août 2000

L'art éphémère investit la ville


Intervention graphique de Blanche Rubini et Olaf Mühlmann à Fontenay

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FONTENAY-SOUS-BOIS

L'art éphémère investit la ville

Hélène Bréault | 05.08.2000
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AOÛT EN RÉGION parisienne. A cette période de l'année où l'actualité fonctionne au ralenti, Fontenay crée l'événement avec le Salon de l'éphémère. Depuis treize ans, l'art descend dans la rue, s'incruste sur les panneaux d'affichage, investit les parcs et les places jusqu'au 25 août. Les créateurs de ce « musée temporaire à ciel ouvert » ne se doutaient pas que le rendez-vous deviendrait régulier. « C'est le seul en Europe qui se soit inscrit dans la durée », se félicite un responsable du service des affaires culturelles de la ville. Une rétrospective des éditions précédentes Preuve du succès de cette manifestation : une rétrospective des éditions précédentes est exposée à Berlin, dans une galerie du quartier alternatif. Pour la treizième édition qui débute aujourd'hui, 60 graphistes, affichistes, plasticiens, peintres, sculpteurs et photographes (dont certains venus du Brésil ou d'Italie) s'apprêtent donc à surprendre le spectateur dans son quotidien. Une image, une question, une forme suffisent à capter l'attention. Pas de thème imposé, la liberté d'expression est totale. Aux auteurs de montrer leur imagination. Evelyne Chat, plasticienne figure parmi les fidèles du début. « Je me suis intéressée à la photo mais le côté voyeur de certains appareils, la distance me gênait. Avec les petits formats de maintenant je travaille plus près. » Son thème de l'année, les formes dont elle habillera la colonne Morris. Pour certains jeunes graphistes, c'est souvent l'occasion de réaliser une image d'auteur plutôt qu'une commande. Témoins, les Rübimann, qui ont saisi l'occasion pour marquer leur engagement personnel. L'an dernier, ils évoquaient les dix ans de la chute du mur de Berlin. Cette fois, ils s'attaquent au naufrage de l'« Erika ». « Nous avons détourné le logo de la société Total, affirme Olaf Mühlmann parce que nous avons été choqués par l'attitude du gouvernement et du ministre de l'Environnement. Ils n'ont pas vraiment fait pression sur le pétrolier. » Sa complice Blanche Rubini ajoute « Dans une ZUP, les gens ne se sentaient pas forcément très concernés par la marée noire et pourtant ils ont nettoyé les plages. » Elle avoue « être curieuse de savoir ce que les gens vont en penser ». A voir avenue Charles-Garcia. Tout près de la rue Jean-Zay.

Le Parisien

Cet article a été publié dans la rubrique Val de Marne